Cinéma Ivoirien en Péril : Films à l’Affiche, Salaires en Suspens – À Qui la Faute ?

Cinéma Ivoirien en Péril : Films à l’Affiche, Salaires en Suspens – À Qui la Faute ?

Le cinéma ivoirien traverse une période critique, marquée par des pratiques qui mettent en péril l’avenir de l’industrie. Plusieurs productions locales diffusées sur les chaînes télévisées et plateformes numériques continuent de prospérer, tandis que de nombreux acteurs et techniciens attendent toujours d’être payés. Comment expliquer cette situation paradoxale où des films sont projetés à grande échelle alors que les talents qui les ont réalisés peinent à recevoir leur dû ?

La question qui se pose est de savoir où se situe la responsabilité. Est-ce du côté des acteurs et techniciens qui, parfois, se lancent dans des tournages sans signer de contrat formel ? Ou bien la faute revient-elle aux maisons de production qui refusent ou tardent à officialiser les engagements financiers ?

D’un côté, il est indéniable que l’absence de contrat expose les travailleurs du cinéma à de nombreux abus. Sans ce document légal, il devient difficile pour eux de réclamer des paiements ou des dédommagements en cas de litige. En Côte d’Ivoire, la signature d’un contrat avant tout engagement professionnel reste une pratique encore trop souvent négligée, au détriment des droits des artistes et techniciens.

De l’autre côté, la responsabilité des maisons de production est également engagée. Certaines d'entre elles n’hésitent pas à profiter de la passion et du désir de visibilité des acteurs et techniciens pour retarder ou éviter de les rémunérer. Cela révèle un manque de professionnalisme et de respect envers ceux qui contribuent à faire vivre l’industrie du cinéma.

Alors que les films continuent d’être diffusés sur les chaînes locales, il est urgent que les différents acteurs de l'industrie prennent conscience de l’importance des contrats. L’avenir du cinéma ivoirien dépend de la capacité des parties prenantes à instaurer un cadre de travail clair et juste, garantissant une rémunération équitable pour tous ceux qui œuvrent devant et derrière la caméra.

Il est temps de poser les bases d’un système professionnel respectueux des droits de chacun. En attendant, les acteurs et techniciens doivent se montrer plus vigilants, et les productions plus transparentes. Le cinéma ivoirien ne pourra s’épanouir que si chaque acteur, au sens large, est traité avec justice et respect.