« Muganga : Celui qui Soigne » : Briser le Silence, Faire Sortir la Colère
Abidjan, Côte d’Ivoire – La projection du film « Muganga : Celui qui Soigne » à l’Institut Français de Côte d’Ivoire (IFCI) n’était pas qu’un simple événement cinématographique. C’était un choc, une secousse émotionnelle, un appel à hurler face à l’horreur que l’on préfère ignorer. Violence sexuelle comme arme de guerre, vies brisées, innocence volée : le film ne laisse aucun répit.
Inspiré du parcours du Dr Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix, Marie-Hélène Roux plonge le spectateur dans l’enfer de la République Démocratique du Congo. Sur l’écran de l’IFCI, des femmes violées de manière collective et des enfants nés du chaos racontent une vérité que le monde refuse souvent de voir.
Le public a été bouleversé par ces récits de courage et de survie. Une mère, violée, a marché des kilomètres pour sauver son enfant, trouvant refuge au centre Muganga. Une jeune fille, victime d’abus, voit sa vie détruite par des inconscients profitant de la guerre. Chaque histoire frappe comme un coup de poing dans l’âme.

Lueur d’Espoir au Milieu de l’Horreur
Malgré la noirceur, le film est une ode à la résilience. Le docteur, cible d’un attentat, forcé à l’exil, incarne la foi et le combat pour la vie. Mais ce sont les femmes elles-mêmes qui deviennent ses protectrices : elles écrivent, supplient, mobilisent le monde pour qu’il revienne sauver d’autres vies, inversant le rôle de protecteur dans un acte de solidarité bouleversant.
La projection à l’IFCI dépasse le simple cinéma. Elle crie l’urgence : le corps des femmes n’est pas un champ de bataille, la barbarie doit être dénoncée, la résilience collective célébrée. « Muganga : Celui qui Soigne » est une œuvre nécessaire, un miroir de l’horreur, un hommage au courage et un appel à agir avant qu’il ne soit trop tard.
À voir pour ne jamais oublier, à ressentir pour ne jamais rester silencieux.




