André Marouni sort de l’ombre : Le père caché du cinéma ivoirien reprend la lumière

André Marouni sort de l’ombre : Le père caché du cinéma ivoirien reprend la lumière
André Marouni sort de l’ombre : Le père caché du cinéma ivoirien reprend la lumière

Pendant des années, son nom est resté dans les coulisses. Il formait, conseillait, dirigeait dans l’ombre pendant que d’autres récoltaient les ovations sous les projecteurs. Mais aujourd’hui, André Marouni, pilier discret et essentiel du cinéma ivoirien, fait un retour fracassant devant la caméra, prêt à reprendre sa place d’acteur, celle qu’il avait mise entre parenthèses pour élever une génération d’étoiles montantes.

Acteur, réalisateur, formateur… et légende vivante de l’actorat en Côte d’Ivoire, André Marouni n’a pas simplement enseigné l’art de jouer. Il a modelé, sculpté des carrières devenues des références sur nos écrans. Kadhy Touré, Viateur Brice, Délon, Bénédicte Kouadio, Serge Armah, et tant d’autres aujourd’hui acclamés, ont été formés à son école de rigueur et de passion.

Son œuvre la plus significative sur le plan pédagogique : Label Africa Studio, la deuxième grande école de formation en actorat de Côte d’Ivoire après celle de Siriki Bakaba. C’est là que des dizaines de comédiens issus du MEL (Marché des arts de la scène) ou révélés par les séries phares du petit écran ont fait leurs premières armes. Le grand public l’ignore peut-être, mais beaucoup de ces visages familiers ont tremblé, crié, ri pour la première fois sous la direction exigeante et bienveillante d’André Marouni.

Et ce n’est pas un hasard si Hyacinthe, star montante du cinéma africain, confie sans détour : « J’ai fait mes premiers pas avec Marouni. C’est lui qui m’a montré le chemin. »

De retour dans la lumière

Aujourd’hui, Marouni reprend le flambeau du jeu, retrouvant les plateaux, les scripts, la magie du silence juste avant l’action. Dans son prochain projet, il incarne une figure complexe, entre l’homme de foi, l’amant torturé, le père blessé, l’esprit errant – une palette de rôles qu’il a toujours su interpréter avec intensité. Son tout premier film, Dans les bois, l’avait déjà mis face à Kane Mahoula, dans un face-à-face devenu culte pour les initiés. Cette fois, c’est un retour symbolique : l’homme qui a donné naissance à tant de carrières vient rappeler qu’il est aussi un comédien de feu.

Pourquoi maintenant ?
Parce que la lumière appelle ceux qui l’ont allumée. Parce qu’il est temps que la Côte d’Ivoire sache que derrière ses stars, il y a un nom, un mentor, un pilier. Ce retour d’André Marouni n’est pas un simple come-back. C’est une réaffirmation. Une vérité qu’il est temps de reconnaître.

Le cinéma ivoirien lui doit beaucoup. Il ne réclame ni statue ni trône. Juste le droit de rejouer, d’éblouir encore, et peut-être, de former une nouvelle fois… par l’exemple.