Cinéma ivoirien : sortir du cercle vicieux des feuilletons pour embrasser le vrai défi

Le cinéma ivoirien est en mouvement, certes. Mais un mouvement circulaire. Depuis quelques années, on assiste à une prolifération de feuilletons et séries qui envahissent nos chaînes locales et plateformes sociales. Des histoires répétitives, des productions souvent bâclées, des acteurs épuisés à force d’enchaîner les scènes sans véritable direction artistique.
Et si on se disait la vérité ?
Nos talents ne manquent pas. Ce qui fait défaut, c’est une véritable ambition cinématographique. L’envie de bâtir des œuvres qui durent, qui marquent, qui traversent le temps et les frontières. Il est plus que temps que les acteurs du secteur comédiens, réalisateurs, producteurs sortent de la zone de confort du « feuilleton à l’ivoirienne » pour relever un vrai défi : faire du cinéma.
Le cinéma, ce n’est pas une succession de scènes dramatiques tournées dans une cour ou un salon. C’est un langage. Une vision. Une rigueur dans l’écriture, un soin du cadrage, une lumière qui raconte, un silence qui dit tout. Faire du cinéma, c’est prendre le temps de créer, de structurer, de défendre une œuvre. C’est rêver plus grand que YouTube ou Facebook.
L’avenir du cinéma ivoirien ne se jouera pas dans les feuilletons. Il se construira dans les films. Ceux qui osent la salle, les festivals, les débats, les émotions durables. Ceux qui laissent une empreinte.
À Cinelifes, nous croyons en ce cinéma ivoirien capable de briller, de surprendre, d’inspirer. Mais pour cela, il faut que les professionnels cessent de produire « pour occuper l’espace » et commencent à créer « pour marquer l’histoire ».
La Côte d’Ivoire mérite son cinéma. Le vrai. Et il commence là où s’arrête la facilité.