Robin des Brousses » : quand la femme devient l’héroïne de nos propres histoires

Dans un monde cinématographique souvent inondé d'histoires importées, un souffle nouveau s'élève depuis la Côte d’Ivoire. Robin des Brousses, le tout nouveau long métrage signé par le réalisateur  Béthel Konan , fait le pari audacieux de raconter une histoire profondément ancrée dans la réalité africaine. Une histoire « de chez nous », comme il aime le dire, portée par une héroïne puissante, symbole d’une révolution douce menée par la parole et la résilience féminine.

« On voulait raconter une histoire dans laquelle on allait pouvoir s’identifier. Une histoire qui donne la parole à la femme. » Béthel Konan

Olivia, l’actrice principale, incarne avec justesse une figure féminine forte, lucide et déterminée. Dans Robin des Brousses, elle devient le visage d’une population trop longtemps opprimée. Face à une société patriarcale et figée dans des traditions oppressives, elle se lève, refuse, et agit. Pas avec des armes, mais avec une détermination à changer les choses pour sa communauté.

« Quand la femme prend la parole, il y a plus de chances que les choses bougent. » Béthel Konan

Le choix du nom Robin des Brousses n’est pas anodin : à l’image de Robin des Bois, cette héroïne se dresse contre l’injustice. Sauf qu’ici, l’action se passe au cœur de la brousse africaine, dans une réalité bien à nous. Elle lutte pour redonner espoir, dignité et voix à ceux qu’on oublie. Une belle manière de revaloriser la femme dans le rôle de leader, de guide, de lumière.

La naissance de ce film ne fut pas sans défis. Les moyens étaient limités, le temps compté. Mais le talent, lui, a parlé. Dès la lecture du scénario, les comédiens ont compris qu’ils tenaient là une œuvre particulière. Une œuvre qui les concerne. Une œuvre à porter ensemble.

« Les acteurs ont adopté le projet comme le leur. C’est devenu leur propre combat. » Béthel Konan

Malgré un tournage intensif dû aux contraintes financières, l’équipe a livré un film poignant, sincère, et esthétiquement réussi. Aujourd’hui, le réalisateur appelle à la mobilisation du public pour faire vivre cette œuvre dans les salles, car c’est ensemble que nous construisons la pérennité de notre cinéma.

Parmi les premières réactions, celle de Miss Déborah Ngué est bouleversante. Larmes aux yeux, elle confie :

« Depuis que je suis dans le cinéma, aucun film ne m’a autant touchée. J’ai pleuré. »

Elle parle d’un film authentique, qui respire la solidarité, l’amour désintéressé, et la puissance des liens communautaires. Pour elle, Robin de Brousse mérite largement un ticket à 10 000 FCFA tant la qualité du travail est évidente.

Le message est clair : Robin des Brousses est plus qu’un film. C’est un cri du cœur, un acte militant, un miroir tendu à la société ivoirienne et africaine. Et pour que d’autres histoires de cette trempe voient le jour, il faut que le public réponde présent.

« Si vous ne partez pas voir ce film, tout ce travail n’aura servi à rien. » Béthel Konan

Alors, direction les salles Majestic, pour découvrir, soutenir, et propulser Robin des Brousses, ce film qui célèbre nos réalités, nos combats, nos femmes… et notre cinéma.

Parce qu’il est temps que nos histoires soient racontées… par nous, pour nous.