Clap Ivoire 2022: Retour en détail sur la dernière phase nationale 

Clap Ivoire 2022: Retour en détail sur la dernière phase nationale 

Proclamation des résultats nationaux de Clap Ivoire 2022


Le podium est bardé d’instruments de musique. Trois tam-tams, un balafon de même qu’une guitare. Autour de ces instruments musicaux, des chaises rouges, apparemment destinées aux musiciens qui devront assurer l’ambiance, le long de la cérémonie. Le maitre de cérémonie, reste au pupitre pendant une dizaine de minutes sans prendre la parole. Vesté en noir, pantalonné en blanc, chaussé de souliers noirs, il a les yeux dans ses papiers, une enveloppe kaki à la main qui se démarque du polo gris apparaissant sous la veste.

La salle est en mouvement, les spectateurs, essentiellement des connaissances, amis et parents des compétiteurs, se ruent vers les meilleures places. « Vous êtes de la presse ? » « Vous êtes cinéastes ou simples spectateurs » questionne répétitivement le service communication de l’Office National du Cinéma de Côte d’Ivoire (ONAC-CI). La presse s’installe. Bien que beaucoup déplorent « le manque d’orientation ». « On ne sait même pas à qui s’adresser. On ne sait même pas où la presse doit vraiment s’asseoir » commence à bouillonner un journaliste, assis, la tête quelque peu dégarnie, la barbe légèrement blanche, les verres montées au front alors que sa voix est étouffée par la musique jouée dans la salle. 


Une quarantaine de minutes plus tard, les musiciens s’installent. Ils sont reconnaissables par leurs uniformes plus ou moins sobre. Le tronc de leur tee-shirt est noir sur lequel est flanqué un carré bleu éloigné du blanc qui colorie les manches. L’un des percussionnistes porte des verres.  Le Tam-tam parle, la guitare s’exprime, le balafon résonne et deux flûtes distillent des mélodies telles un flux. « Mesdames et messieurs, ce n’est qu’une entrée en matière. Vous savez que la musique occupe une grande place dans le cinéma. Je veux juste signaler à toutes fins utiles, que nous nous retrouvons ce soir, pour désigner nos lauréats nationaux de clap ivoire 2022 qui nous représenterons à l’international », introduit-il (le MC) la cérémonie avant de s’éclipser à nouveau, le temps que les autorités ne viennent solenniser le moment. 
La salle se lève, les spectateurs se retournent tous, mitraillant du regard, les portes d’entrée et de sortie. Plusieurs silhouettes connues et attendues y apparaissent. Françoise Remark, ministre de la culture dont la clarté du teint est indiscutable aux antipodes du pantalon noir qui qu’elle a enfilé ainsi que Johnson Diomandé , patronne de l’ONAC-CI barricadée derrière son plantureux boubou bleu ciel non loin du foulard bleu foncé qui couvre ses cheveux. Les spectateurs demeurent debout, la chasseurs d’images sont déjà au premier rang, attendant que ces deux personnalités prennent place, pour débuter leur captation. « On va les acclamer jusqu’à ce qu’elles s’asseyent » , exhorte le public, le MC. Les musiciens exécutent une musique traditionnelle, en fonds sonore. 
La délégation ministérielle est installée, la cérémonie peut officiellement démarrer. Au pupitre, le possesseur du micro annonce l’abidjanaise. Les spectateurs sont priés de se lever. Le drapeau ivoirien est projeté à l’écran, l’instrumental est joué, les paroles, modérément, sont entonnées. Des applaudissements saisissent la salle quand le détenteur du micro prie tout le monde de rester debout pour rendre hommage à Fadika Kramo Lanciné, un cinéaste, par ailleurs premier patron de l’ONAC-CI décédé le 6 Juin 2022. Les minent changent. La joie patriotique d’il y a quelques minutes s’effondre devant la tristesse des uns et la curiosité des autres qui ne l’ont pas connu ou ignorent de qui il s’agit. 


Le jury presqu’au complet, monte sur le podium. Seul Andy Melo, réalisateur bien connu du 7e art ivoirien est absent.  Au pupitre, Casémir Ouï président du jury, fait contempler son costume gris mis en valeur par la chemise rose. Il présente les autres membres du « prestigieux jury », comme il le dit lui-même jusqu’à cette formule introductive, du probablement plus célèbre d’entre eux. « Dans ce prestigieux jury, il y a un certain Kané Mahoula… »  annonce-t-il  comiquement, à sa façon, l’acteur ivoirien, énormément ovationné dans la salle, filmé par une quantité de spectateurs via leurs téléphones. Kané Mahoula s’avance, les doigts de la main gauche auréolés de trois bagues.  

Entre les blagues du MC et les problèmes techniques rencontrés lors de certaines projections, notamment des productions gagnantes de l’an dernier, il y a surtout beaucoup de suspense dans la salle. L’heure des résultats a sonné. Mais avant, tous les compétiteurs sont invités sur le podium pour recevoir des attestations de participation. « Le podium est trop petit pour tout ce monde », s’étonne l’une des journalistes pourtant assise parmi la presse. Les prix sont donnés, les lauréats présents sont très émus notamment les 2e, tandis que les 1er se sont faits représentés. « Seulement 300.000FCFA pour les 2e avec tout ce qu’ils ont dépensé ? » se plaint, une femme entièrement en rose adossée à l’un des comptoirs de la salle.

La diffusion, des productions retenues ne servira pas retenir une partie du public qui prend la route, regrettant les problèmes techniques lors des projections ou affichant sa déception eu égard aux choix du jury. Dans le noir les productions sont diffusées alors que les deux portes de sorties sont prises d’assaut par des cinéphiles du majestic.