Le jour où nos cinéastes s’aimeront, le cinéma ivoirien brillera

Le jour où nos cinéastes s’aimeront, le cinéma ivoirien brillera

Dans les couloirs des festivals, sur les plateaux de tournage ou encore dans nos salles obscures, une vérité revient sans cesse : le cinéma ivoirien ne souffre pas seulement d’un manque de financement ou d’infrastructures. Son véritable mal réside dans la concurrence inutile entre ses propres acteurs.

Plutôt que de s’unir pour bâtir une véritable industrie, beaucoup préfèrent se livrer à une rivalité silencieuse. On attend d’être invité pour aller voir le film du confrère. On hésite à partager une affiche, à applaudir une projection, à soutenir publiquement une sortie. Résultat ? Les films peinent à remplir les salles, l’élan collectif s’essouffle et le public, lui, ne perçoit pas encore la force d’une identité cinématographique ivoirienne solide.

Pourtant, l’exemple des grandes nations du cinéma est clair : Hollywood, Nollywood, Bollywood se sont construits sur une logique de collaboration et de soutien mutuel. Chaque succès individuel devenait une victoire collective. En Côte d’Ivoire, il est urgent de cultiver cette mentalité : aller voir les films ivoiriens, même sans carton d’invitation, encourager les productions locales, partager les réussites des autres comme si elles étaient les nôtres.

Le cinéma ivoirien ne pourra se transformer en industrie qu’à cette condition. Les talents existent, les histoires aussi. Mais sans solidarité, nous resterons dans une succession de projets isolés, incapables de créer l’élan nécessaire pour peser sur l’échiquier africain et mondial.

Il est temps de dépasser les égos et les rivalités pour bâtir ensemble un avenir commun. Car au fond, le cinéma n’est pas seulement une affaire d’individus, c’est une aventure collective, une mémoire partagée, une vitrine culturelle.
Et si la véritable révolution du cinéma ivoirien commençait par un simple geste : soutenir le film de l’autre, comme on aimerait que le sien soit soutenu ?