’MARCHER SUR L’EAU’’, UN FILM D’AÏSSA MAÏGA, RACONTE UNE PÉNURIE D’EAU DANS LE SAHEL

’MARCHER SUR L’EAU’’, UN FILM D’AÏSSA MAÏGA, RACONTE UNE PÉNURIE D’EAU DANS LE SAHEL
’MARCHER SUR L’EAU’’, UN FILM D’AÏSSA MAÏGA, RACONTE UNE PÉNURIE D’EAU DANS LE SAHEL
L’actrice et réalisatrice française Aïssa Maïga a présenté, vendredi, à Dakar, son documentaire ‘’Marcher sur l’eau’’, un plaidoyer pour les victimes du réchauffement climatique au Sahel.
 
Le film a été projeté en avant-première à l’institut français Léopold-Sédar-Senghor, dans le cadre de la quatrième édition du festival ‘’Dakar Court’’.
 
La réalisatrice filme une communauté villageoise confrontée chaque jour au manque d’eau, une conséquence du changement climatique.
 
Aïssa Maïga suit, durant une année, une communauté peulh, filme leur vie quotidienne et leur angoisse rythmée par ce manque d’eau. Elle fait voir une réalité sans artifice, des effets directs du changement climatique, loin des explications de spécialistes. 
 
Le documentaire d’une durée de quatre-vingt-neuf minutes, tournée de 2018 à 2020, raconte l’histoire de Houlaye, une fille âgée de 14 ans. Comme les autres habitants du village, elle parcourt plusieurs kilomètres, quelquefois la nuit, à la recherche d’eau. 
 
Le documentaire ‘’Marcher sur l’eau’’ ne raconte pas que les difficultés liées à l’accès à l’eau. Le dur combat mené par les villageois pour résoudre le problème est relaté. Les obstacles à la scolarisation des enfants qui prennent part à l’approvisionnement des ménages en eau aussi. 
 
Le documentaire évoque la galère des villageois obligés de plier bagage pour se rendre dans des pays limitrophes. Pourtant, la région concentre dans son sous-sol un lac aquifère de plusieurs milliers de kilomètres carrés.
 
Le film aborde également l’éducation des enfants, la migration forcée et la responsabilité des femmes.
 
‘’Je voulais que ce film soit à hauteur d’enfant, que les adultes soient concernés aussi. Que les enfants, où qu’ils soient, se sentent aussi concernés’’, a expliqué la réalisatrice.
 
‘’Le film était dans ma tête, avant même que je ne sache à quoi il allait ressembler. Je pensais à des images qui me revenaient de mon enfance au Mali’’, a ajouté Maïga lors de la projection.
 
A l’initiative des villageois et d’une organisation non gouvernementale (ONG), un forage est implanté dans le village et apporter l’eau tant convoitée, ce qui renvoie à un film de commande. Avec un sauveur venu de l’étranger, comme par miracle, l’ONG en l’occurrence, au secours de l’Afrique. 
 
‘’Si j’étais à l’origine du projet, je n’aurais pas pensé à traiter la question de l’ONG du tout, pour des raisons politiques et éthiques. Cela faisait partie du cahier des charges, et j’ai accepté de prendre le sujet à bras-le-corps (…) et d’échapper au film de commande. J’ai voulu m’approprier le sujet, le récit’’, a expliqué Aïssa Maïga.
 
Elle a pris en main la réalisation du documentaire à la suite di désistement d’un réalisateur qu’elle avait comme collaborateur.
 
Le réalisateur sénégalais Moussa Sène Absa estime que ‘’ce film est une leçon de vie’’. 
 
‘’On sent que vous aimez les gens que vous filmez. Ce film est une leçon de vie et il parle de la terre, du terroir’’, a-t-il dit lors de la projection.
Source : aps