MICHEL BOHIRI : Savait-il qu’il jouait ainsi son destin ?
MICHEL GOHORE BOHIRI est né le 1e janvier1964 à Dibolé sous-préfecture de Ouragahio dans le département de Gagnoa. Féru de talents, c’est depuis tout petit que BOHIRI Michel utilisait les séchoirs de produits agricoles comme podium, pour camper les scènes quotidiennes, pendant ses temps libres, devant un public composé essentiellement de femmes et d’enfants. Savait-il qu’il jouait ainsi son destin ?
Certainement non. Toutefois, il aurait été happé par la musique. En effet, ses flirts avec l’Art, remontent aux années 70, à l’époque de l’électrophone, du vinyle et des 45 tours. En ces temps là, comme tous les enfants du village de Dibolé, Bohiri se faisait l’interprète parfait de toutes ses vedettes préférées, devant le grand regard médusé de ses admirateurs. C’est donc sans surprise qu’il est choisi comme l’animateur vedette des soirées récréatives de son village et des villages voisins.
Des prédispositions artistiques, Michel Bohiri en avait. Son talent par contre, il le doit à son environnement qui a permis l’éclosion de ses potentialités : la libre expression, la conservation de l’instinct de jeu et de dramatisation ont suivi naturellement. Ce qui ne l’empêcha pas de poursuivre ses études.
Cette constance lui ouvre les portes du Festival National de Théâtre Scolaire. Bohiri, alors en classe de 2nde, expérimente le vrai théâtre basé sur des textes élaborés, avec mises en scène et répétitions. Rien à voir avec la plaisanterie habituelle pratiquée jusque là. « Dans une société bâillonnée où tous usaient de la langue de bois, seuls les artistes pouvaient ruser avec la langue, dire certaines choses sans courroucer le pouvoir en place ». explique-t-il. Cette fois-ci, la décision est prise.
Devant les multiples activités que lui propose le CNOU (devenu le CROU), avec son entrée à l’université d’Abidjan (cocody), c’est la compagnie Masques et Balafons dirigée par le charismatique Mory Traoré (professeur d’art dramatique auteur, metteur en scène, réalisateur, acteur) qui l’accueille et impulse une orientation nouvelle à sa carrière de 1985 à 1987. Un travail remarquable en somme ; car sans avoir à monter sur scène, Mory Traoré par la phrase magique : «en matière d’expression artistique, la subtilité doublée d’une précision s’avère plus efficace dans la pertinence qu’un scandale éventé dans des cris désordonnés », lui a enseigné la maitrise de tout son corps et le contrôle de son jeu.
Toujours avide de connaissances Bohiri côtoiera les géants du théâtre ivoirien (Thérèse Taba, Bity Moro…) et fera un passage à l’Ecole de Danse et d’Echanges Culturels (EDEC) de Marie Rose Guiraud.
Des stages et expériences s’ajouteront à sa formation pratique. C’est ainsi qu’en 1985 il jouera le rôle du prologue et du sergent Marc dans La parenthèse de Sang, de Sony LAB’ ou TANSI au théâtre de la cité. Dans l’année qui a suivi il jouera le rôle du petit garçon du Parigot et du grand reporter TV, dans l'amour du prochain de Andreïev, d’après Noël EBONY au théâtre de la, cité. Son credo étant « ne jamais paraitre incompétent encore moins ridicule dans son domaine » il retourna en 1987 au Conservatoire National des Arts du spectacle dirigé en son temps par Marie-José HOURANTIER.
Comme un musicien qui fait corps avec son instrument, Michel Bohiri sait intérioriser ses personnages pour leur donner une âme, et leur prêter un corps. Il joue ainsi le rôle d’AKA dans Les voix dans le vent de Bernard Belin au CCF d’Abidjan. Pour ne citer que ceux la, il obtint le prix du Kilimandjaro du meilleur comédien ivoirien en 1995 où il joua le rôle de Juan Salcedo Alvarez le comédien dans Montserrat d’Emmanuel Roblès au C.C.F d’Abidjan. Deux ans plus tard il remporte le même prix dans La métamorphose de frère Jéro de Wolé Soyinka au C.C.J.A de Bouaké en 1997.
Captivé, le public reste scotché du début à la fin de ses prestations. Son empreinte se retrouve aussi dans le domaine de la publicité et les séries de TV-vidéo où il est une célébrité : 1999, RIZ AMERICAIN et REINA réalisé par Daniel CARDOT ; en 1994, LONAB, Loterie National du BURKINA ; 1995, IDEAL PLUS de COSMIVOIRE par le même CARDOT ; 2007 RIZ GINO à Lomé. Ce n’est qu’une partie de PUB qui est cité ci-dessus.
En TV-vidéo il joue dans la célèbre série SIDA dans la cité I et II dans les années 1995 et 1996. En 2006 c’était Coupé-Décalé et 2007 la mobylette du vieux Sery ; Danger permanent et Le choix de Marianne.
L ’artiste-comédien-acteur continue son bon chemin en se bonifiant de jour en jour avec plusieurs décorations qu’on peut citer entre autres le Prix BIENVENUE NEBA pour la meilleur interprétation Masculine le 28 juin 2005 ; LE CERTIFICAT DU TROPHEE de la 7ième EDITION DE L‘’ONG YEHE’’ le 03 juin 2006 ; un DIPLOME D’HONNEUR du CENTRE D’ACTION CULTUREL D’ABOBO le 29 Octobre 2010.
Côté cinéma Michel Bohiri passe une brillante carrière dans ‘’Ma famille’’ d’Akissi Delta où il joue le rôle du mari infidèle. Aujourd’hui Michel Bohiri, plus célèbre que jamais se retrouve dans le monde du cinéma de la publicité que du théâtre.
Les cinq grands moments de sa vie furent :
-1991 : Sa première grande prestation au CCF avec ‘’La visite de la vieille dame’’
-1994 : Rencontre avec Daniel CARDOT, qui marque ses premiers pas dans la Publicité
-1995 : ‘’Sida dans la cité’’ consacre ses début de TV-vidéo
-1995-1997 : IL est primé deux fois successivement meilleur comédien ivoirien avec les pièces ‘’Montserrat’’ et ‘’ La Métamorphose du frère Jéro’’
-1999 : un bref passage dans le domaine du cinéma avec ‘’Article 15bis’’ du congolais Balufu Bakupa.
Avec tout ces titre et expériences, que peut-t-on encore dire de cette autre idole si ce n’est que lui attribuer l’appellation de‘’IVUNDA’’ qui signifie le GRAND en langue Pounou du Gabon ou de Monument de l’Art et surtout du cinéma Africain....
Source : lambert-wild-malaguerra