Pavillon Afriques 2025 : Plus Qu'une Vitrine, un Outil de Transformation

Quelle est la vision portée cette année par Pavillon Afriques au Festival de Cannes, et en quoi se distingue-t-elle des éditions précédentes ?
L’édition 2025 marque une volonté claire d’approfondir les enjeux que nous abordons. Nous avons choisi de structurer notre programme autour de journées thématiques fortes : coproduction, animation, intelligence artificielle… Autant de sujets qui méritent un traitement en profondeur, avec des experts, des études de cas, et des échanges concrets.
Nous consacrons également une journée entière à la diaspora caribéenne, afin de mettre en lumière cette composante essentielle de notre écosystème. Merci à Mark Walton, notre Ambassadeur aux USA qui a organisé cette journée.
Autre nouveauté : le lancement de la session « Du livre à l’image », qui permet de faire dialoguer le monde littéraire et celui du cinéma, et d’initier des passerelles entre auteurs, éditeurs et producteurs.
Enfin, notre panel sur le cinétourisme illustre bien l’ambition de Pavillon Afriques de traiter aussi les aspects économiques du secteur. J’aurais aimé que des institutions africaines y soient représentées cette année, mais ce sera sans doute un moment d’apprentissage précieux pour tous.
Quels sont les principaux objectifs que vous vous êtes fixés pour cette édition 2025, notamment en matière de visibilité, de collaboration et de développement du cinéma africain ?
Notre priorité cette année est de connecter davantage de projets africains à des opportunités concrètes de distribution et de financement.
Dans ce sens, notre partenariat avec Akoroko, plateforme spécialisée dans l’intelligence industrielle du secteur audiovisuel en Afrique anglophone, est un appui précieux. Il nous permet d’accroître la circulation de l’information stratégique et d’identifier des passerelles vers les marchés.
Autre signal fort : CNN nous a approchés pour couvrir une partie de notre programmation, ce qui traduit un écho grandissant au-delà de nos cercles habituels.
Nous voulons que Pavillon Afriques soit perçu non seulement comme une vitrine, mais aussi comme un outil de progression pour l’industrie, en lien direct avec les besoins du terrain.
Quelles opportunités concrètes Pavillon Afriques offre-t-il cette année aux cinéastes, producteurs ou jeunes talents africains présents à Cannes ?
Ils auront la possibilité de rencontrer et d’échanger avec des professionnels chevronnés comme Ebele Okoye, Ralph Farquhar ou Lilian Olubi dont la générosité dans la transmission est précieuse.
Au-delà des masterclasses et des panels, Pavillon Afriques est un lieu où l’on peut apprendre, poser des questions stratégiques, créer des liens durables.
C’est aussi une expérience qui permet aux jeunes talents de mieux comprendre les réalités du marché, au contact de décideurs, de diffuseurs, et d’acteurs économiques clés.
Enfin, selon vous, quel impact durable Pavillon Afriques peut-il avoir sur l’industrie cinématographique africaine, aussi bien localement qu’à l’international ?
Nous avançons avec patience et stratégie. Ce que nous construisons prend du temps, car nous visons un impact structurel, pas simplement événementiel.
Notre rôle est de connecter, documenter, former, plaider, inciter à l’investissement, mais aussi de changer les représentations, aussi bien à l’intérieur du continent qu’à l’extérieur.
À terme, Pavillon Afriques contribue à renforcer un écosystème professionnel plus stable, plus interconnecté, et capable de s’inscrire durablement dans la chaîne de valeur mondiale du cinéma. Cela implique de travailler sur le long cours, et nous y sommes pleinement engagés.