Des productions ivoiriennes en quête de débouchés à Ouagadougou
Après la clôture du Fespaco, le grand festival panafricain de cinéma qui s'est refermé dimanche, l’heure est au bilan pour les professionnels qui profitent du Mica, le marché du cinéma, afin de trouver des débouchés pour leurs œuvres.
Ouagadougou est devenu un passage obligé pour tous les professionnels africains de l’image. Marie Sylvie Amonchi est satisfaite. Son séjour ouagalais a été productif. À la tête de sa société M-Sy Productions, cette productrice, réalisatrice et actrice a signé début 2020, La Révolte des Abbeys un film marquant sur l’Insurrection de cette ethnie ivoirienne au début du XXe siècle contre le colonisateur.
Aujourd’hui elle souhaite décliner cette œuvre et est venue à Ouaga chercher des soutiens. « Le prochain projet sera “la révolte des Abbeys” en série. Nous avons aussi deux autres projets et nous attendons de trouver un co-producteur. Nous sommes là ! », se réjouit-elle.
Ivoirienne également, Carole Kouakou est plus jeune dans le métier. Sa société Shine Vision n’est active que depuis un an. Elle a déjà trois séries prêtes à vendre. « J’ai une comédie “horrifique” intitulée “miel au citron” qui retrace la cohabitation entre quatre jeunes filles de Côte d’Ivoire, mais de religions et de régions différentes. Tout cela autour de la comédie et de l’horreur. Le deuxième projet, “C’est mon pays”, est aussi une série en forme de comédie où l’on traite des tares de la société, elle qui se situe dans une boutique de vente de journaux. La troisième série, “Au magasin” est une série humoristique qui se passe dans une boutique de vêtements pour femmes, où des gens vont et viennent, certains pour draguer, d’autres pour voler. »
Aujourd’hui, Carole Kouakou est en quête de co-producteurs et de distributeurs pour ces projets dans lesquels elle a déjà investi 32 millions de FCFA. C’est son premier Fespaco. « J’avoue qu’à Abidjan, c’est vraiment serré. Les gens ne sont pas du tout ouverts. Quand tu parles, tout de suite on te donne des rendez-vous et on te met en sourdine. On te dit “attend, attend”. C’est la raison pour laquelle je suis venue au Fespaco, explique-t-elle. Je me dis que dès l’instant où c’est un marché international les discussions seront plus directes que dans mon pays. Donc j’amasse les contacts. Ici, il y a des co-producteurs, des distributeurs, ivoiriens, togolais, burkinabés et même français. J’ai de l’espoir et c’est ce qui me porte. »
Source : RFI