Le casting qui a fait battre le cœur d’Abidjan

Le casting qui a fait battre le cœur d’Abidjan

Dès l’aube, Abidjan vibrait d’une effervescence singulière. Dans les rues, de longues files se dessinaient déjà. Devant le lieu de l’audition, près de 500 personnes se pressaient, les visages illuminés par l’espoir. La file s’étendait sur près d’un kilomètre, quatre rangs serrés d’hommes et de femmes venus défendre une seule chose : leur rêve.

Le soleil cognait fort, mais rien ne semblait entamer leur détermination. Certains répétaient leurs répliques une dernière fois, d’autres fixaient un point invisible, concentrés, comme pour retenir en eux chaque émotion à offrir. « On ne cherchait pas des Messi ou des Ronaldo, mais des âmes capables de vibrer et de faire vibrer », confiera plus tard un membre de l’équipe, le regard encore ému.

Et puis, au milieu de cette marée humaine, un visage s’est détaché. Un éclat. Celle qui allait devenir Giselle. Dès ses premières secondes face à la caméra, une évidence s’est imposée : ce rôle lui appartenait. Une de ces rencontres rares qui marquent une vie.

À la tête de cette ruche en ébullition, Oluseyi Asurf, directeur de casting, menait la danse avec une précision chirurgicale. Après dix heures d’attente, les auditions commencent. Une courte pause d’une heure trente plus tard, le marathon reprend, ininterrompu, jusqu’à 22 heures. À un moment, la dure réalité s’impose : il faut demander à certains candidats de rentrer. Non par manque de talent, mais simplement par manque de temps.

Quand la nuit est tombée sur Abidjan, la fatigue se lisait sur tous les visages. Mais derrière l’épuisement, une certitude éclatait : ce casting venait de donner naissance à une distribution unique. Un mélange d’histoires, de voix et de sensibilités qui feront battre le cœur du film. Aucun rôle n’a été attribué au hasard. Chaque acteur, chaque actrice, a gagné sa place à la force de son talent.

Ce jour-là, la Côte d’Ivoire n’a pas seulement accueilli une audition. Elle a vu naître une famille de cinéma.