Premières projections nationales clap ivoire : le récit d’une journée bondée de productions variées

Premières projections nationales clap ivoire : le récit d’une journée bondée de productions variées

Premières projections nationales clap ivoire : le récit d’une journée bondée de productions variées


Lundi 18 Juillet 2022. 14h24 : Un défilé de cinéphiles se fait observer dans les allées du Goethe-institut. C'est le premier jour de projection des fictions et documentaires made in Côte d'Ivoire, dans le cadre du concours africain, Clap Ivoire.
La lumière est éteinte. Les deux rangées disposées sont pratiquement toutes pleines. Le maître de cérémonie finit à peine son propos : « Bonne chance à tous les nominés ». Sa chemise rose manches longues disparaît dans l'obscurité de la salle. Sa silhouette se voit à peine au moment où il rejoint une place pour s'asseoir. Début des visionnage. Le premier court-métrage démarre. C'est un documentaire qui évoque  un centre social présenté comme une option contre la pauvreté. Une femme, une humaniste, lunettes noires,  tenue africaine maxi rouge manches moyennes qui se limitent aux coudes, est au centre de l'écran.  Ses lunettes pharmaceutiques ainsi que son alliance de mariage sautent à l'œil.
"Des femmes avaient du mal à se prendre en charge. C'est pourquoi j'ai décidé de les mettre en association" se justifie-t-elle. Dans la salle, on peut, en dépit de l'obscurité , détecter des regards admiratifs.
Elle avoue que le maire les a aidées mais que c'est normal et que pour elle, ce n'est pas de la politique. Les photographes et cadreurs défilent dans le noir. Les flashs sont activés. La captation a débuté. 
14h36, fin de la première diffusion. Des applaudissements, sur un air débonnaire saluent ce documentaire. En moins de deux minutes, la deuxième production est annoncée. C'est une fiction. Les férus de ce type de production semblent impatients avant que la lumière ne s'éclipse. L’habillage musical fait sourire quelques spectateurs. C'est le son « Godo godo » de Fior de Bior qui résonne. La fiction nous propulse  "Sur le toit du monde", tel est le nom attribué à cette production. Le scénario s'achève sur le visage d'une actrice qui dit être une réincarnation. La troisième production est encore une fiction: 
Trois filles voilées à l'écran captent l'attention. Des murmures et regards interrogateurs sont perceptibles dans la salle. 
L'une( des actrices) couchée sur une natte en plein malaise est secourue par deux autres. 
Un homme, les cheveux noirs, sans aucune barbe ni moustache, dans la salle remue sa tête.
Le film nous plonge plus tard, dans une salle de classe. Le maître qui écrit au tableau à une position moquée par les élèves. Il se retourne et lance une interrogation sanction. Les spectateurs sont amusés. « C'est quelle position ça ? » s'interroge drôlement une spectatrice. Une élève (actrice) en bleue-blanc pleure après qu'un autre élève n'ait bu tous les jus qu'elle vend.. "Mory a bu tous mes jus », explose, en sanglot, la jeune Djénéba, en tenue scolaire bleue-blanc. Cette phrase génère des éclats de rire dans l'assemblée. 
"Elle joue bien, la fille". "Oui elle est très forte", peut-on entendre dans les appréciations des cinéphiles, le long de cette diffusion qui précède  "Un aller sans retour", la formulation  de la prochaine fiction.
"La jeunesse est le temps des aspirations », proclame l'actrice principale dès les premières secondes de la diffusion. "Marie-Chancelle, quand va tu comprendre que faire la fête dehors ne va rien t'apporter », questionne sa fille reconnaissable par un piercing au nez, par ailleurs, actrice principale, une femme exaspérée, jouant le rôle de la mère. 
 "Mme KOUAKOU (nom de la mère ) quand est-ce-que tu vas me laisser respirer? Tu m'étouffes » rétorque cette dernière. De légères spéculations de stupéfaction sont poussées par les spectateurs. Elle  finit par se faire assassiner à une fête qui tourne à la tragédie. L'enceinte de projection est prise d'émotion jusqu'au documentaire dédié à la cherté de la vie.
« Pour une famille de 5 à 10 personnes, on ne peut plus se nourrir dit une femme, qui semble avoisiner la soixantaine, en tenue bleue. On assiste à un micro-trottoir au marché, à Bloléquin.
Une autre femme revendeuse, exprimant son opinion, choque tous les cinéphiles : «  Allez-y voir et filmer les bananes sur le marché: Ça ressemble à des bananes douces ». Beaucoup de commentaires dans la salle: "Yako madame" la réconforte, ironiquement, l'une des femmes assises, au fond de la salle », se retenant, avec toutes les peines du monde, pour étouffer son rire.
 "Entrée dans l'âme" ;  « Thérapie » et  « Apia » les trois dernières productions au programme pour ce premier jour, font passer le public par diverses émotions, rire, étonnement, fierté et même déception…
                                      Jean-Cyrille OUATTARA